On reconnait souvent uniquement le burnout comme maladie professionnelle, cette surcharge de travail qui mène à l’épuisement professionnel, à la dépression et à des troubles du sommeil. Le burnout s’installe souvent lorsque l’employé-e est victime d’une surcharge importante de travail. À son opposé, le boreout fait aussi des ravages dans un contexte tout autant différent, l’ennui au travail.
ALLER AU TRAVAIL, EN SACHANT QU’IL NE SE PASSERA RIEN
Le boreout est déclenché par un manque de travail significatif, de l’ennui et engendre des conséquences importantes sur le moral du travailleur. Celui-ci se remet en question et se demande s’il est vraiment utile pour son employeur. Comme dans le cadre d’un burnout, la personne concernée perd significativement de l’intérêt pour son travail, et par conséquent n’est plus motivée.
Pour réaliser cette interview, nous avons demandé à Leanna (nom connu de la rédaction) de nous décrire sa situation. Elle est plongée dans un boreout depuis de nombreux mois, voir maintenant bientôt une année. Employée dans un bureau administratif, le temps où elle passait ses journées à travailler est bien loin. Aujourd’hui elle nous raconte qu’elle doit travailler au maximum 1 à 2 heures par jour. Le reste du temps, elle tente de s’occuper comme elle peut, tout en se refusant de tenter de surfer sur le NET, celui-ci étant complètement banni de l’entreprise.
« Je n’ai aucune envie de me lever le matin, je sais que ma journée sera à nouveau inutile. Je vais au travail pour lire mes deux courriels, m’asseoir à mon bureau et je vais attendre d’avoir quelque chose à faire. Comme je suis dans un système d’horaires libres, je peux moduler ma journée comme je veux et cela me joue des tours : quand je n’ai rien à faire, je pars vite du travail et cela me crée un manque d’heures important ».
UN COUP DUR POUR LE MORAL
Forcément, on se remet en question, on perd de l’intérêt pour notre travail et on envisage de se reconvertir dans une autre profession, raconte Leanna. Dans son cas, Leanna est employée dans un grand groupe administratif, elle n’a pas souvent l’occasion d’être en contact avec ses supérieurs, elle raconte également qu’elle est obligée de donner l’impression qu’elle est productive pour éviter de s’attirer des ennuis.
S’OCCUPER, LE DEFI QUOTIDIEN
Le plus dur dans ce genre de situation est de combler les 8 heures quotidiennes qui consistent sa journée de travail. En temps normal, lorsqu’un employeur à suffisamment de travail à faire les minute passent généralement rapidement. Mais lorsque vous devez attendre 10 minutes un train sur le quai, patienter à une file d’attente à la caisse, vous perdez généralement patience ? Dites-vous que certains travailleurs ont leur quotidien de la sorte.
« C’est un défi quotidien tous les matins, qu’est-ce que je vais faire pour m’occuper en cette nouvelle journée ? Comme je n’ai pas accès à internet, je ne peux pas m’occuper en apprenant de nouvelles choses. Je suis limité à ma boite mail avec laquelle j’envoie des courriels à des amis, et à mes programmes sur lesquels je passe du temps à écrire des histoires. Dès que j’ai l’occasion, je vais discuter avec des collègues, ou je pars plus tôt du travail ».
Aujourd’hui Leanna ne sait pas de quoi sera fait son avenir, elle songe à éventuellement mettre sur pied une reconversion professionnelle et quitter l’entreprise actuelle. Malheureusement ce genre de choix n’est pas tout le temps évident.
